Près de 80% des français meurent à l’hôpital et transitent donc par une chambre mortuaire. Parce que le corps peut y rester gratuitement plusieurs jours, cette solution permet aux familles de se préparer aux obsèques tout en visitant le défunt.
Qu’est-ce qu’une chambre mortuaire et où la trouve-t-on ?
La chambre mortuaire est un service hospitalier, aussi appelé dépositoire, morgue ou amphithéâtre. Cette pièce est destinée à recueillir la dépouille d’une personne décédée dans l’établissement, jusqu’à sa mise en bière. Elle peut également recevoir des corps nécessitant d’être autopsiés pour raisons médico-légales.
Obligatoire dans les hôpitaux enregistrant au moins 200 décès par an, une chambre mortuaire est facultative dans les cliniques. On la trouve également dans certaines maisons de retraite. Les personnels en charge de ce lieu sont appelés « agents de service mortuaire et de désinfection ».
En cas de décès sur la voie publique, le corps est automatiquement transporté vers une chambre mortuaire. Dans les autres cas, c’est à la famille ou aux proches du défunt de décider où le corps doit être emmené.
Organisation et législation
La chambre mortuaire se compose de deux parties :
- Une zone technique où opèrent les professionnels.
- Une zone publique pour accueillir la famille, constituée d’un ou plusieurs salons aménagés.
La famille peut venir, sur rendez-vous ou aux heures d’ouverture de l’établissement, se recueillir sur le corps.
La conservation de la dépouille varie entre 24 heures et 6 jours. Le corps est gardé trois jours sans frais, puis une location de la chambre durant trois jours supplémentaires peut être concédée à la famille du défunt. Le délai maximal est de 10 jours et concerne uniquement les dépouilles non réclamées par la famille.
Au-delà de cette limite, l’hôpital est obligé de demander l’inhumation du corps. Pour transférer le corps vers une chambre mortuaire, il est obligatoire de présenter un certificat de décès.
Des coûts variables selon les chambres mortuaires
La chambre mortuaire comprend plusieurs types de coûts, à charge de la famille ou des proches du défunt :
- Le transfert du corps du lieu de décès à la chambre mortuaire coûte entre 150 et 200 euros.
- A cela s’ajoutent les frais d’entrée, compris entre 50 et 150 euros.
- Les trois premiers jours de conservation du corps sont gratuits, contrairement aux chambres funéraires, payantes car ce sont des services dispensés par les pompes funèbres. Au-delà de cette période, il faut ensuite payer un forfait de 150 à 200 euros pour les trois jours restants.
Ce prix reste un tarif moyen qui peut subir de grandes variations : jusqu’à sept fois le prix d’une journée pour chaque jour supplémentaire. La variabilité du prix s’explique car il est librement fixé par le directeur de l’établissement.
Si le bâtiment dans lequel décède un patient n’est pas équipé d’une chambre mortuaire, la famille doit le savoir dans les 10 heures suivant sa mort et le transfert vers le domicile ou une chambre funéraire est alors à sa charge. Le transfert doit s’effectuer 24 heures après le décès au plus tard.